• Découverte: une nouvelle espèce, le coco-geai d'Europe (thrautes glandarius)   Le 3 juillet 2023 vers 22 heures, Roy Peter de Sienne un photographe naturaliste d'origine anglaise  fait une curieuse observation au cœur du Poitou. Un cliché réalisé au réflexe  qui a circulé sur les réseaux sociaux avec plus d'un million de vues en une semaine. On distingue nettement en ombre chinoise un insecte rappelant  étrangement à une forme humaine.

       Il s'agit vraisemblablement d'un "papillon sorcière" Nymphalia megamagissa  un papillon migrateur d'origine péruvienne  qui, parfois, s'égare jusqu'en Europe de l'ouest.

    En fait, si cette observation est rarissime, le signalement de l'espèce n'est pas nouveau. Sa présence a  déjà été relatée plusieurs fois au cours des siècles précédents dans différents pays européens dont la France. Certains y verraient l'origine des croyances en des sorcières voyageant sur un balai.

    Nymphalia megamagissa , le "papillon sorcière"

       

     

    Petalouda megamagissa , le "papillon sorcière"

      C'est au pied des Andes que l'on situe les biotopes actuels de Nymphalia megamagissa.

      Bien avant ces observations, le curieux papillon à l'origine du mythe de Psyché  est déjà représenté sur des fresques romaines. On le retrouve aussi plus tôt sous forme de bijoux chez les égyptiens de l'antiquité.

    Les représentations les plus anciennes de Nymphalia megamagissa

    Nymphalia megamagissa , le "papillon sorcière"

        Nymphalia megamagissa a inspiré les artistes de l’Égypte antique (en bas collier en argent de la reine Hetepheres de la IVème dynastie). Le mythe de Psyché est sans doute lui aussi inspiré de notre papillon.

    En haut à gauche Psyché (mosaïque de la région d'Antioche IIIème siècle après J.C. musée d'Antakia)

    En haut à droite: Psyché (fresque de Pompéi  musée de Naples)

    Les artistes de l'antiquité surtout préoccupés par l'aspect esthétique ne s’embarrassaient  pas de considérations scientifiques , par conséquent,  représentaient l'espèce de manière tout à fait fantaisiste .

    Photos in Odysseum ministère de l'éducation et de la jeunesse

     

           En 1832, un explorateur auvergnat, Hubert Ichon de la Lozaire, compagnon de route de Darwin sur le Beagle,   relate  sur son propre carnet de voyage une observation qui correspond à l'animal qu'il nomme Nymphalia megamagissa. Tout en contribuant à la récolte d'observations qui conduiront à la rédaction de "L'origine des espèces", il émet, le premier, une hypothèse mettant en liaison les légendes des sorcières à balai et cet insecte. Darwin ne le suivra évidemment pas dans une hypothèse par trop éloignée de ses préoccupations du moment.  Il mentionnera tout de même dans ses carnets l'observation de ce curieux lépidoptère, qui, bizarrement, a été totalement oublié des entomologistes. Parmi ces derniers un bon nombre en réfute même l'existence. De fait, on sait très peu de choses de ce  mystérieux insecte dont tout ce qui concerne sa biologie et son écologie reste à découvrir. 

    Nymphalia megamagissa , le "papillon sorcière"

     Portrait d'Hubert Ichon de la Lauzère. A droite schéma autographe.

        Hubert Ichon de la Lozaire est né à Cisternes-la-Forêt le 1er avril 1804 dans le département actuel du Puy de Dôme. Son tempérament volcanique en fait un môme bagarreur et intenable qui fait le désespoir de ses parents. "Il me fera mourir avant l'âge" se plaignait aussi sa grand-mère.  Il est confié à l'école des enfants de troupe de St-Hippolyte-du-Fort.

         Le jeune Hubert qui s’intéresse à tout ce qui l'entoure  décide  à 14 ans de faire le tour le monde. Il s'échappe de son école militaire et commence  une vie d'aventure et de découvertes qui feront de lui un explorateur reconnu et une légende dans son pays d'origine.

         Un voyage en Amazonie lui permet de rencontrer les indiens jivaros avec lesquels il se lie d'amitié. Après son initiation, lui qui se faisait la grosse tête gardera un retraississement du volume crânien Ses nouveaux amis le surnommeront affectueusement "kikipatro" ce qui signifie "P'tite tête" dans la langue de cette tribu.

             Revenu en Europe, il gardera ce surnom de Kikipatro jusqu'à sa mort. vite oublié par ses contemporains, il se retire dans une curieuse maison quasi inaccessible au sommet d'un rocher haut de plusieurs dizaines de mètres.  On y accedait par une échelle de corde. "C'est bon pour le cardio" affirmait-il alors. 

              Il décède en 1859 à l'âge de 55 ans. Selon la légende mort de rire à la lecture de "L'origine des espèces" ! En fait plus vraisemblablement victime d'un infarctus du myocarde. 

    Le papillon et l'explorateur  Maison d'Hubert Ichon de la Lozaire

     

        Bibliographie:  

             "Hubert Ichon de la Lozaire, un découvreur oublié "  K. Parka   éditions Sion-Dubois

             "Le mystère Nymphalia megamagissa"  Anton Mology éd. Loxia-sciences

             "Psyché l'âme papillon"     Odysseum ministère de l'éducation et de la jeunesse

         Crédit photos ©Loxiafilms-Georges Lafleur/2024

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