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Par Philoxia le 1 Octobre 2024 à 00:00
Fin août. En cette fin de matinée, la chaleur est déjà accablante. Quelques papillons volètent çà et là: les fadets communs, que je n'arrive toujours pas à photographier ailes étalées et quelques nains difficiles à identifier de loin. L'un d'eux attire mon attention par sa couleur pourpre qui ne passe pas inaperçue. De toute évidence un crambidae, que je connais pour l'avoir déjà vu mais dont j'ai oublié le nom. Mais lequel ? Cette famille de lépidoptères ne m'est pas familière, et, habituellement, comme un âne, je ne recherche pas trop les papillons de nuit*, surtout s'il sont petits, et préfère photographier les stars: flambés et autres vanesses qui étaient, par ailleurs, plutôt aux abonnés absents cette année.
Pour l'heure je filme l'insecte minuscule qui, en fait, apparait plutôt coopératif. Ses congénères semblent savoir partager avec mouches et abeilles le nectar des fleurs de trèfles, rares survivantes de la sécheresse qui s'est installée depuis quelques semaines.
* L'ancien groupe des hétérocères devenu obsolète , sachant que la classification actuelle des lépidoptères ou papillons est devenue beaucoup moins simple. (sur Wikipédia: systématique et phylogénie )
Auriez vous remarqué la présence de ce petit papillon rouge caché dans la végétation...
... et auriez vous fait le lien avec ce papillon brun de même taille qui partage son repas avec une abeille?
C'est dans la boîte et il reste à identifier les bestioles. Une petite recherche dans ma documentation et sur le net m'amène à donner un nom à ce nain richement vêtu de vermeil: la pyrauste pourprée (Pyrausta purpuralis). En fait, j'avais déjà tiré le portrait de l'animal que j'avais brièvement présenté sur ce site en novembre 2017 ("les papillons de l'été (3): les discrets) !
La pyrauste pourprée (Pyrausta purpuralis) est facilement identifiable par sa forme et sa couleur.
Quelques spécimens de même forme, même taille portent les mêmes motifs mais brunâtres. On pourrait penser qu'il s'agit de femelles moins colorées que les mâles, situation classique chez de nombreuses espèces. En fait mâle et femelle portent la même robe à l'émergence. Mais l'habit rutilant, peu à peu, se ternit et devient brunâtre. Les individus de couleur fade ne sont donc pas des dames mais des vieillards !
Émergée récemment, la pyrauste arbore des couleurs vives.
En vieillissant, elle perd peu à peu ses belles couleurs. Ci-dessous, un sujet âgé devenu brun... et, comme souvent chez les "vieux" papillons, chauve ! Les écailles se perdent derrière la tête et sur les ailes.
La pyrauste pourprée appartient à une famille de mauvaise réputation, les crambidae dans laquelle on retrouve de nombreux ravageurs de cultures tels que la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), la pyrale du riz (Chilo suppressalis) ou encore la pyrale du buis (Cydalima perspectalis).
Deux formes de la pyrale du buis (Cydalima perspectalis): à gauche forme foncée, à droite forme claire la plus courante.
Les antennes toujours vibrantes, une pyrauste se repose dans la végétation.
Repères
Espèces proches
Pyrausta aurata d'après Jean-Pierre Lamoline (inpn mnhn)
Pyrausta cingulata et Pyrausta sanguinalis d'après Aramel
Crédit photos et montages "phodessins" : © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2024
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